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La première fois qu’une femme a remporté un procès pour harcèlement sur la base de l'article 306 du code pénal qui condamne les outrages à la modestie, l'honneur ou la dignité d’autrui était en juin 2008. Noha Rushdie a été harcelée par un homme égyptien, Sharif Gomma, dans la rue a Heliopolis, un quartier du Caire. La seule raison pour laquelle le crime de Gomaa a été signalé est que Noha a sauté sur le capot de la voiture de son agresseur, l'a entraîné lui-même dans un poste de police et a exigé que le crime soit signalé même lorsque les spectateurs essayaient de l'aider à s’échapper. Le criminel a été forcé de payer 5001 livres égyptiennes à la victime et a été condamné à 3 ans de prison. Cependant, l’attaque est devenue le centre des médias après que le cinéaste âgé de 27 ans, également connu sous le nom de Noha Ostadh, ait fait connaître son supplice. Son histoire est devenue une telle inspiration que les femmes ont commencé à signaler le harcèlement sexuel plus fréquemment. C’est ainsi que l’organisation du Centre Egyptien pour les Droits des Femmes a publié une enquête qui a montré que 98% des femmes étrangères et 83% des femmes égyptiennes avaient subi du harcèlement sexuel. Près des deux tiers des hommes ont admis avoir harcelé les femmes en public.

Une autre femme qui a été harcelée en novembre 2011 mais n'a pas eu la chance de poursuivre son harceleur parce qu'elle est devenue inconsciente juste après l’attaque est Mona El Tahawy. Une journaliste qu’on a eu la chance de rencontrer et qui nous a dit que son but était de briser la barrière du silence, du tabou et de la honte. Par conséquent, la première chose qu'elle a fait après son agression, c’est d’aller à la télévision nationale, dans l’émission de Yosri Foda, un informatif très célèbre en Egypte avec ses deux bras cassés. Là, elle expliqua en détail ce qui lui arrivait, comment il avait ses mains sur sa poitrine et ses mains entre ses jambes. Tahawy ajouta aussi que cette manière dont elle a parlé était très importante car son message était de montrer aux jeunes filles que ce n'est pas leur responsabilité mais celui de l’agresseur. Beaucoup de femmes lui ont dit plus tard qu'elles n'avaient jamais entendu quelqu'un parler si ouvertement de ce qui lui était arrivé et pour Mona, c’est ça la révolution, les femmes brisant la barrière du tabou, le silence et la honte.

En 2013, des groupes de défense des droits des femmes, des activistes égyptiens et des ONG ont organisé une marche pour mettre en évidence le problème du harcèlement sexuel et des agressions en Egypte. Cette marche était dirigée par plusieurs femmes puissantes comme Yasmin El-Bormay, une activiste qui a été agressée sexuellement par un gang dans la rue Mohamed Mahmoud, près de la place Tahrir. Cette dernière a aussi raconté son épreuve sur la chaîne de télévision égyptienne Al-Nahar,
disant qu'un groupe d'hommes, certains armés de couteaux, lui arraché ses vêtements et l'a agressée sexuellement.

Les organisations et les mouvements ont aussi joué un rôle très important dans la libération de la parole sur le harcèlement sexuel. Beaucoup d’histoires se sont développer après 2011, l’année la plus importante ou tout c’est diffusé pour la reconnaissance médiatique des souffrances. Nous avons rencontrées le fondateur du mouvement “Basma” une organisation non gouvernementale qui a été créé en juillet 2012 grâce aux médias, Abdelfattah El Sharkawy.  En 2011 Sharkawy a partagé son opinion sur le harcèlement sexuel des femmes en Egypte sur Twitter, il a commencé à obtenir l’attention des medias. Il y avait beaucoup de rumeurs à propos de son ‘tweet’, surtout qu’il était en train de créer un mouvement contre le harcèlement sexuel des femmes ce qui n'était pas vrai à l’époque. Un an plus tard, “Basma” ou “Imprint” est née. C’est un mouvement social qui s'efforce de changer radicalement tout ce qui déforme et développe l’ignorance dans notre société. L’organisation a pour but d’éliminer le harcèlement sexuel des femmes mais aussi d’aider les femmes à obtenir leurs droits. Les ONG ne sont pas la seule façon d'éliminer le harcèlement sexuel ou de libérer sa parole. “The Bussy Project” est l'une des choses qui nous ont absolument fascinés tout au long de ce projet. En 2006, deux étudiantes de l'Université américaine du Caire (AUC) ont commencé à diriger une présentation en utilisant des histoires de femmes égyptiennes sur leurs souvenirs et leurs expériences de féminité. D’après notre interview avec une des étudiantes fondatrices, Sondoss, la première présentation était sur le harcèlement sexuel, plus précisément, l’événement scandaleux de La Aid en 2006. La présentation était constituée d’un monologue de femmes, pour les femmes, exposant des histoires de vraies femmes donc pas de fiction, fournissant un espace de libre expression sur des questions que la société n'a souvent pas abordées. Les présentations-monologues permettent aux femmes d'écrire pour elles-mêmes au lieu d'être l’objet d’écriture. En 2010, Bussy est passé d'un groupe affilié à l'université à un projet de théâtre indépendant qui organise un certain nombre de spectacles sur les scènes de toute l’Egypte. On retrouve ici encore une fois ‘la révolution’ de Mona El Tahawy, les femmes brisant la barrière du tabou, le silence et la honte.

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